[Coronavirus & marchés financiers] Flash #44 – 04/06
Note réalisée en collaboration avec la société de gestion WiseAM
Devant les évolutions récentes de la crise sanitaire et économique liée à l’épidémie de coronavirus, nous avons décidé d’essayer d’apporter des informations régulières tant sur l’économie que sur les actions réalisées dans les portefeuilles. Ainsi, nous publierons plusieurs fois par semaine un Flash rapide et succinct des faits principaux de l’actualité et des opérations réalisées par notre société de gestion.
FLASH #44 – 04 juin 2020
LA BCE RENFORCE SON ARSENAL FACE A LA CRISEDire que la réunion de la BCE de ce jour était attendue de pied ferme par les observateurs est un véritable euphémisme ! Le 27 mai, la Commission Européenne montrait la voie à suivre avec son « Recovery fund » de 750 milliards d’euros. Quelques jours plus tôt, l’initiative conjointe du couple franco-allemand avait elle aussi marqué les esprits. L’heure est aux plans de soutien, à « l’intégration européenne »… et donc à diverses formes plus ou moins directes de mutualisation. La BCE s’est donc aujourd’hui attachée à… dépasser les attentes des analystes, en gonflant son PEPP. Le marché attendait 500 milliards d’euros de plus ? Ce sera finalement 600 milliards, pour un plan global de 1 350 milliards d’euros. L’institution a par ailleurs insisté sur la flexibilité qui sera sienne à l’heure de mener ses achats d’actifs. En des temps pas si lointain, l’impact de ce type de décisions était plutôt baissier sur la monnaie commune. Pas cette fois, puisque la parité EUR/USD s’est appréciée sur la nouvelle, franchissant le seuil symbolique des 1,13. Comme un symbole de la psychologie des investisseurs, qui saluent les signes d’intégration européenne.
LA CHANCELIERE ALLEMANDE DERRIERE LES CONSOMMATEURSComme évoqué dans plusieurs de nos derniers flashs, l’enjeu majeur d’une reprise efficace reste le moral du consommateur. La coalition d’Angela Merkel semble clairement en avoir fait son cheval de bataille. Aussi, la Chancelière allemande a dévoilé le dernier plan de relance budgétaire, qui fait la part belle aux mesures visant à soutenir la consommation. D’un montant global de 130 milliards d’euros, le plan de Berlin vise à soutenir en premier lieu les familles (allocation de 300 euros par enfant) et fait également bénéficier l’ensemble des ménages d’une baisse temporaire mais néanmoins substantielle de la TVA allemande (de 19% à 16% entre juillet et décembre, et de 7% à 5% pour les taux réduits). Le secteur automobile n’est pas en reste puisqu’il bénéficie d’une prime à la casse doublée pour l’achat de véhicules électriques et de 7 milliards d’euros pour soutenir l’investissement dans l’hydrogène. L’enjeu est peu ou prou le même qu’en France : inciter les agents économiques à ne pas trop épargner… Nul doute que l’épargne de précaution ne s’éteindra pas du jour au lendemain compte tenu du contexte. Pour autant, ces annonces suivent le plan commun défendu par Berlin et Paris et s’inscrivent donc dans un contexte où les investisseurs saluent avec soulagement les dernières mesures des dirigeants de la Zone Euro.
L’OMS REPREND SES ESSAIS SUR LA CHLOROQUINEAlors que la polémique continue de faire rage autour de la combinaison hydroxychloroquine / azithromycine entre ses partisans et ses détracteurs, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait annoncé avoir suspendu les essais basés sur ces molécules trois jours après la publication controversée de la revue « The Lancet ». L’OMS a désormais fait machine arrière et a communiqué sur la reprise des essais sur l’hydroxychloroquine comme traitement potentiel contre le Covid-19. La publication originale du « Lancet », datant du 22 mai, arrivait à la conclusion que les traitements à base de chloroquine n’étaient pas bénéfiques aux personnes atteintes du Coronavirus, et pouvaient même augmenter la mortalité dans certains cas. Cette étude, la première réalisée à grande échelle depuis le début de la crise sanitaire, a par la suite suscité nombre de réactions comme la suspension des essais sur cette molécule par l’OMS. D’autres voix se sont par ailleurs faites entendre pour remettre en cause la méthodologie de l’étude du « Lancet », parmi lesquelles on trouve malgré tout des opposants à la chloroquine. Une nouvelle revue des données de l’étude par les membres de l’organisation internationale n’a pas permis de constater de différences dans la mortalité, permettant une reprise des essais cliniques avec les mêmes protocoles qu’auparavant. Cette situation rappelle à tous que dans un contexte sanitaire aussi incertain, la parole d’experts peut être remise en cause, à condition que ce soit de façon constructive et sans perdre de vue un objectif crucial : combattre efficacement le Covid-19. Malgré l’urgence de la situation et la virulence des débats autour de ce sujet, seul le temps permettra d’apporter les réponses à ces questions.
LE POINT COVID-19 DU JOURLe cap des 6,5 millions de personnes infectées par le Coronavirus a été franchi dans le monde, et le Brésil continue d’être sévèrement touché (584 000 cas, 32 500 décès) mais fait d’ores et déjà état de 238 000 guérisons. En France, le nombre de nouveaux cas et de nouveaux décès reste relativement bas, et les lits d’hôpitaux continuent de se libérer à un rythme régulier (13 500 personnes hospitalisées, 69 500 renvoyées à leur domicile), tandis qu’il ne reste plus que 1 179 personnes en soins intensifs… Aux Etats-Unis, le nombre de nouveaux cas quotidiens continue de diminuer progressivement mais reste supérieur à 20 000 sur la moyenne des derniers jours. La situation sanitaire semble ainsi se stabiliser alors que la campagne de dépistage a permis de tester plus de 18 millions de citoyens.
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Principaux indices |
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*Performance calculée sur les cours du 04/06/2020 à 17h30 heure française. |
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