Visuel Flash Quotidien

Note réalisée en collaboration avec la société de gestion WiseAM

Devant les évolutions récentes de la crise sanitaire et économique liée à l’épidémie de coronavirus, nous avons décidé d’essayer d’apporter des informations régulières tant sur l’économie que sur les actions réalisées dans les portefeuilles. Ainsi, nous publierons chaque jour un Flash rapide et succinct des faits principaux de la veille et des opérations réalisées par notre société de gestion.

FLASH QUOTIDIEN #19 – 08 avril 2020

SOUVENIRS, SOUVENIRS…

En des temps pas si lointains, la solvabilité des Etats européens et plus précisément de la Grèce nécessitait une réponse forte des institutions européennes. La difficulté d’obtenir un consensus avait fait craindre le pire, avant que les décideurs ne parviennent finalement à se mettre d’accord. Il n’en fallait pas moins pour que les esprits les plus critiques vilipendent alors la lenteur administrative européenne. Une époque révolue ? Après avoir négocié toute la nuit autour de l’épineux sujet de la réponse commune à la crise économique qui suit la crise sanitaire, les ministres des finances de l’Eurogroupe ont annoncé ce matin… qu’ils n’étaient pas encore parvenu à un accord. Les négociations doivent se poursuivre demain et se dérouleraient dans un climat très tendu selon certaines sources. Les forces en présence sont peu ou prou les mêmes que ces dernières années. France, Espagne et Italie militent pour des largesses budgétaires quand l’Allemagne, mais aussi les finlandais et les hollandais s’y opposent. Plus exactement, la création d’un fonds « recovery fond » financé par des émissions conjointes d’obligations est réclamée à cor et à cri par les partisans de la relance budgétaire. Rappelons qu’il n’est pas illusoire d’imaginer que l’Allemagne infléchisse sa position, si l’on en juge le virage idéologique majeur pris par le Bundestag que nous évoquions dans notre newsletter du 06 avril. Il reste cependant beaucoup de chemin à parcourir pour arriver à un accord…

 

L’ENTREE DE LA FRANCE EN RECESSION

Même confiné sur une île lointaine, difficile d’avoir échappé aux perspectives dégradées auxquelles s’apprêtaient à faire face les économies européennes, et notamment la France. La Banque de France est venue confirmer ce que les observateurs craignaient. En février, soit une éternité, son enquête de conjoncture faisait état de prévisions d’une croissance de 0.1% au T1. Les mesures de confinement et les mises à l’arrêt de nombre de pans de notre économie sont depuis passées par là… L’institution reprend à son compte les estimations de l’INSEE et indique donc que l’économie française s’est probablement contractée de 6% au premier trimestre (rapport complet disponible ici). Dans le détail, l’enquête de conjoncture souligne une baisse nécessairement très sensible de la production industrielle. Surtout, l’activité des services est en chute libre. Si ces indices resteront inéluctablement déprimés en avril, il reste difficile de se projeter sur le mois de mai tant le timing de déconfinement reste à déterminer. Notons pour finir que chaque quinzaine de confinement entraînerait une contraction de 1.5% du PIB annuel… rejoignant donc les premières analyses qui ont pu être publiées qui estimaient que chaque mois de confinement menaçait de faire reculer le PIB annuel de 3%.

 

TRUMP MENACE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE

Ou la stratégie du « bon flic / mauvais flic » interprétée par une seule et même personne ! Donald Trump a ouvertement critiqué la gestion de la pandémie par l’OMS et menacé dans la foulée de suspendre les financements américains à l’institution internationale… avant de faire machine arrière, précisant que cette décision était simplement à l’étude. Le Président américain a ciblé ses reproches sur le fait que l’OMS accordait trop d’attention à la Chine alors que son pays est actuellement le plus touché au monde par le virus. Aurait-il oublié que l’OMS surveille la Chine justement parce que c’est de là que vient le virus ? Probablement pas, mais étant lui-même critiqué par ses opposants politiques, Trump cherche à détourner l’attention et à s’afficher en protecteur du peuple américain. Une stratégie de communication à laquelle le milliardaire nous a finalement habitués depuis longtemps…

 

LE GOUVERNEMENT AU SECOURS D’AIR FRANCE KLM ?

Un seul « helicopter money » ne suffira probablement pas dans ce cas précis… Après que le Secrétaire d’Etat chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, ait jugé crédible ce matin que les informations selon lesquelles Air France KLM pourrait avoir besoin d’un soutien financier à hauteur de 6 milliards d’euros, la réaction de Bruno Le Maire était nécessairement attendue. Dans une envolée lyrique que n’aurait pas renié Mario Draghi, le Ministre des Finances a déclaré lors du compte rendu du Conseil des Ministres à l’Elysée que « tout est envisageable, tout est prêt ». Comprendre que l’Etat envisage clairement toutes les mesures pour soutenir la compagnie aérienne Air France KLM, mastodonte aux pieds d’argile dans la crise actuelle… y compris celle d’une nationalisation déjà évoquée dans nombre d’éditoriaux financiers depuis le début de la crise.

 

LE POINT COVID-19 DU JOUR

Aux Etats-Unis, la semaine de terreur se poursuit : le pays va passer ce jour le cap des 400 000 cas sur son territoire tandis qu’un record de 2 000 décès a été enregistré pour la journée du 07 avril. Le nombre total de cas dans le monde frôle les 1,5 millions, mais la situation continue de se stabiliser en Asie et en Europe.

Principaux indices

*Performance calculée sur les cours du 08/04/2020 à 17h30 heure française

Revue de presse